Pour toi Mathias qui nous a quittés depuis 5 ans déjà !
« La consolation porte la même ambiguïté que le pardon : accepter de pardonner, ce n’est pas oublier la blessure qu’on nous a infligé, ce n’est pas absoudre la personne qui nous a fait du mal. C’est renoncer à la détester, à lui en vouloir, c’est décider se libérer du ressentiment. Ce qui n’efface ni le besoin de justice, ni le souvenir du mal.
La consolation, c’est pareil : se consoler d’un deuil, ce n’est pas oublier la personne disparue, ce n’est pas ne plus souffrir de son absence. C’est recommencer de vivre avec la souffrance enfouie en nous, c’est accepter de refaire une place au bonheur, ou plutôt permettre au bonheur de se refaire une place, toute petite au début, dans notre vie.
C’est Christian Bobin qui écrit, dans La Plus que vive : « La joie ne vient pas du dedans, elle surgit du dehors – une chose de rien, circulante, aérienne, volante. On lui accorde beaucoup moins de crédit qu’à la tristesse qui, elle, fait valoir ses antécédents, son poids, sa profondeur. »
Voilà, être consolé, c’est cela : s’apercevoir un beau jour que l’on arrive à nouveau à accorder autant de crédit à la joie qu’à la tristesse, à la vie qu’à la mort. C’est garder, peut-être, sans doute, une part en nous d’inconsolable. Mais c’est faire que cette part n’étouffe pas tout le reste. C’est faire que notre fidélité à la personne disparue ne se traduise pas par la grimace du chagrin, pour l’avoir perdue, mais par le sourire du bonheur, pour l’avoir connue… »
Christophe André, extrait de l’article de son blog
https://www.christopheandre.com/le-blog-de-christophe-andre/inconsolables/
5 janvier 2024 à 17 h 58 min
Raymonde,
Toutes mes douces pensées pour Mathias et pour vous.
Merci pour ces mots justes et sensibles.
Je vous embrasse très fort JM et toi
7 janvier 2024 à 10 h 01 min
Douces pensées pour vous aussi, je vous envoie plein de bisous !